Ciels de France, lumières célestes

L’une des petites choses qui m’ont sautées aux yeux en rentrant en France cet été est la qualité de la lumière. Ca ne m’avait pas frappée en arrivant à Shanghai mais la lumière y est nettement plus directe et plus crue, celle de Paris étant comparativement bien plus rasante et douce. Une vraie lumière du nord, même en plein été ensoleillé, le genre de chose que je n’aurais jamais dit avant de partir vivre en Chine. Car même si les saisons sont bien marquées à Shanghai et que le climat hivernal y est très proche de celui de Paris, elle est quasiment à la même latitude que Marrakech. La nuit y tombe donc beaucoup plus tôt et plus vite et les beaux couchers de soleil y sont rares, sans doute en partie à cause des nuages de pollution.

Depuis notre arrivée en France, je ne me lasse donc pas de regarder le ciel, très tôt le matin (merci aux horaires de poulailler de notre progéniture) et tard le soir. Je vous livre donc quelques uns des ciels que nos vacances françaises nous auront offerts cet été à Paris, dans le Lot et dans l’Ariège. A croire que notre pays nous fait de l’oeil pour ne surtout pas qu’on oublie sa beauté dans notre exil… A charge pour moi d’essayer d’en capter quelques uns aussi beaux cette année en Chine, il n’y a pas de raison que l’extrême orient s’en laisse compter par un petit pays d’Europe.

Et parce qu’admirer idiot ne suffit pas, je vous laisse sur un poème de la dynastie des Song du Nord (960 – 1127) qui fait écho à ces ciels embrasés :

Vent du soir

  • Somptueuse fragrance à l’approche des calices d’émeraude,
  • Radieuse élégance au coeur de la cour.
  • En infimes gouttelettes, la rosée m’imprègne – quelle ivresse !
  • Au déclin les nuées érubescentes s’embrasent comme en fusion.
  • Vermillon et glauque, art laborieux sous le pinceau,
  • La création en son ouvrage seule détient l’excellence.
  • Voltige d’un papillon égaré de la route du parfum,
  • Grâce légère qui volette à la la poursuite du vent du soir.

Song Hui Zong – Zhao Ji (1082 -1135)

 

Poème : source Vent du Soir poésie

GrandBondMilieu_ciels_France

6 Comments

  1. Allez, j’en rajoute une couche par rapport à ce message et au précédent…. ici en Juillet et Août les villages organisent des « balades coucher de soleil » entre 20h et 22h. J’en ai fait quelques unes et c’est vrai que je ne m’en lasse pas. Tu imagines un coucher de soleil sur l’Aubrac ? Non, ne le fais pas, tu vas te faire du mal !
    Bisous à tous.

    • Oh oui, le coucher de soleil magique sur l’Aubrac, et les « ballades coucher de soleil » ça a l’air top comme idée. J’adore !

  2. très beau poème – Mais c’est très drôle ensuite d’arriver sur votre coucher de soleil 21ème siècle sur fond de tours carrées prises à l’ oblique. Cette dissonnante confrontation a le même effet que le grelot revanchard de mon réveil matin heureux d’interrompre un beau rève. Je retourne au poème et à mon oreiller !
    Très amicales salutations

    Monique

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