Retour en France : et de deux !

Déjà une semaine que nous sommes de retour en France, ce qui marque officiellement la fin de notre deuxième année chinoise. Une année moins tourmentée, moins follement intense que la première, mais tout de même riche de découvertes et de rebondissements familiaux. Et ce deuxième retour en France n’a pas non plus tout à fait ni le même goût ni la même saveur que le premier, il faut bien quelques petites variations pour éviter de s’ennuyer. Au programme du retour de cette année nous avons donc eu :

– Pas de raclette le premier jour, mais une délicieuse (et conséquente) tartiflette préparée avec amour par l’une de mes meilleures amies. Beauté Brune a bien râlé un peu (quoi ? pas de raclette à peine posé l’orteil à Roissy ?) et réclamé derechef une raclette pour le dîner mais même après une année supplémentaire de Chine et de déprivation fromagère aiguë sa requête post-reblochonnade ne nous a pas semblé raisonnable.

– Depuis notre arrivée, la météo est notre amie, nous proposant régulièrement ses fameuses giboulées de juillet qui nous semblent légitimer pleinement nos envies de plats hivernaux légèrement cholestérolémiques. L’année prochaine je tente le cassoulet à l’arrivée pour varier un peu les plaisirs, je vous tiens au courant.

– Nous avons bien profité de la première semaine pour voir et revoir bon nombre de proches, mais sur un rythme moins frénétique que la première année. Nous sommes soit plus fatigués, soit moins organisés, soit un peu mieux habitués que l’année dernière au manque de nos proches, ou tout ça en même temps. En tout cas nous nous sommes (un tout petit peu) moins jetés sur eux comme des assoiffés dans le désert. J’ignore encore si c’est vraiment un progrès.

– Quoi qu’il en soit, le plaisir à les revoir est intact. L’essentiel est sauf.

– Pour une raison encore inconnue, les enfants ont eu beaucoup plus de mal que l’an dernier à absorber le décalage horaire, nous gratifiant de réveils à des heures parfaitement indues toute la semaine. L’an prochain on calera mieux l’horaire de notre vol sur celui des marées, ça nous aidera peut-être.

– Notre appartement parisien nous a semblé aussi familier que l’an dernier, plus même car cette fois nous n’avons pas été saisis par sa modeste surface en arrivant. Et que j’ai réussi à prendre de l’eau au robinet, presque sans frémir et du premier coup.

– Curieusement, c’est au petit square près de chez nous que nous nous sommes sentis étrangers. Est-ce la manière étrange voire insistante dont les gens nous regardaient, mais MMM comme moi avons eu l’impression de ne pas y être les bienvenus. Aurions-nous un tatouage invisible marqué « expat » sur notre front qui nous désignerait à l’opprobre des locaux ? Les enfants en tout cas n’ont pas ces atermoiements, ils sont écumé le parc en long en large et en travers exactement comme d’habitude.

– Je gère beaucoup mieux les allers-retours France-Chine : je n’ai encore parlé à personne en anglais dans le métro. Mais je sursaute à chaque fois que j’entend quelqu’un parler chinois (avec l’envie irrépressible de piocher dans mon maigre vocabulaire pour leur montrer que moi aussi je parle chinois. Un peu. Enfin que j’essaie quoi. Nihao, wo jiao Tara ! Wo zhu zai Shanghai).

– Je suis déçue : aucun nouveau billet n’est sorti cette année en notre absence. Le retrait des billets de 500 euros ne compte pas, je n’en avais jamais vu en vrai de toutes façons.

– Nous avons à peine croisé quelques supporters de foot isolés, et j’ai réussi à habilement éviter la n-ième manif anti-loi El Khomry mardi dernier : on pourrait presque croire que rien ne se passe à Paris en ce moment. Du calme, du calme et encore du calme.

– Les niveaux de pollution ici nous font rigoler. Vraiment. Indice PM 10 à 27 le jour de notre arrivée. Ça nous est arrivé deux fois en un an d’être en-dessous de 50 en Chine. Et les provinciaux qui continuent à dire que vraiment ils ne comprennent pas comment on peut vivre dans une ville aussi polluée que Paris. Ah, je ris, de me voir si bucolique en ma cité…

– Cette année notre petit tour à la campagne se fera du côté des châteaux de la Loire, ce qui permettra de faire d’une pierre deux coups en allant voir la grand-mère de MonMeilleurMari qui y a pris villégiature en maison de retraite il y a peu. Nous n’avons pas vraiment l’énergie pour aller beaucoup plus loin : présentement nous sommes aussi débordants d’énergie qu’une famille de phasmes.

– Il me reste des tonnes de choses à vous écrire sur la fin de notre deuxième année chinoise mais depuis que je me suis réincarnée en phasme je suis tentée de procrastiner encore plus que d’habitude. Voyez le bon côté des choses : vous serez vraiment surpris quand j’écrirai enfin quelque chose.

Sur ce, je vous laisse pour me rendre à un repas familial. Manger prend une place essentielle dans mes journées depuis que nous sommes revenus : pour un peu je dirais que c’est en passe de devenir une préoccupation obsessionnelle, mais tous ces rayons de supermarché emplis de denrées réellement mangeables, voire délicieuses, ça me rend à moitié hystérique…

 

Crédit photo : Alain Goustard / BnF, vue de la Bibliothèque Nationale de France durant les Nuits Blanches 2002.

6 Comments

  1. Welcome back alors! Moi, je rejoins la vielle lumière dans quelques jours, et tes prévisions météo ne sont pas très encourageantes. Heureusement que je fonce vers le Sud rejoindre ma famille. Là bas, je ne vais pas me sentir étrangère puisque ma mère elle m’accueille comme une expat depuis 16 ans alors que j’habitais à un jet de pierre! Les mères espagnoles, je te jure.
    Je décèle dans ton billet, comme une certaine nostalgie de la Chine déjà. Si le dépaysement parisien est trop grand, dis-le moi et je te file les coordonnées du couple de chinois qui squatte notre appart pour les trois prochaines années 😉
    Bon été!
    So

    • Pour la météo, elle aura le temps de varier d’ici ton arrivée mais j’avoue que les températures tempérées me conviennent pour l’instant : je n’ai jamais aimé les trop fortes chaleurs… Et pour ce qui est du manque de Chine, je rappelle qu’à Paris nous vivons à un jet de pierre du China Town local, on a ce qu’il faut sous la main 😉
      Bon retour et bonnes vacances !

  2. Profitez bien de votre séjour en France et surtout des bon fromage, bon pain, bon vin ….
    J’ai l’impression que si j’étais parachutée en Chine, enfin à Shangai, je n’arriverais plus à respirer mais si ça se trouve je m’habituerais. Non je ne vais pas tester !
    A bientôt pour tes prochains messages tant attendus.

    • Oh la oui, tout le monde est bien réacclimaté, mais niveau phasme ça ne s’améliore pas, j’ai même l’impression de m’aggraver. Encore un peu et je vais me transformer en pied de ficus 😉 Mon royaume pour une dose d’énergie !

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