Listomaniaque

Préparer un déménagement c’est beaucoup de travail, mais préparer une expat’ en Chine c’est un déménagement puissance environ 9 262 (9 262 parce que c’est la distance en km qui sépare Paris de Shanghai bien sûr). Je crois même qu’à force de travailler en tâche de fond jour et nuit mon cerveau va finir par me faire sortir la fumée des oreilles (ou par fondre, je ne sais). Heureusement, contre la surchauffe j’ai l’arme imparable : la to do list (la liste de trucs à faire quoi, mais en anglais ça fait tout de suite plus chic).

La liste est de toute façon de longue date mon arme imparable de fille organisée. J’ai longtemps vu mon père utiliser des petites listes en me demandant quel en était l’intérêt,  jusqu’au jour où j’ai commencé à travailler. Et là je me suis rendu compte que mon cerveau, quoiqu’en bonne forme et plutôt plein de ressources, était incapable de retenir les mille petites broutilles à faire en temps et en heure pour me faciliter la vie (ou ne pas me la gâcher à cause d’une petite erreur ou d’un oubli). Je suis donc devenue moi aussi une inconditionnelle de la liste.

En temps normal, j’ai presque toujours une petite liste qui traine sur mon bureau, avec quatre ou cinq choses à faire tracées sur un petit bout de papier ou un post-it. Petite liste de course, petite liste de gens à rappeler ou de rendez-vous à prendre, rien de très spectaculaire, vous avez sûrement la même à la maison. Et une fois que j’ai tout coché, hop poubelle et j’en redémarre une autre aussi sec.

Avec ce projet de départ à Shanghai j’ai l’impression que la machine à liste s’est un peu emballée et que je suis en péril de virer franchement listomaniaque (comme si j’avais besoin d’une nouvelle névrose…). Elles se multiplient presque toutes seules, comme des petits pains. J’en ai sur mon bureau, à la maison, au bureau, mais aussi sur mon portable, et aussi sur le PC de MMM, et aussi dans ma tête que je n’ai pas encore couchées sur le papier. Dès qu’une nouvelle idée surgit dans ma tête par rapport à notre départ je me dis « il faut que je fasse une liste » (ou au mieux que je complète une liste déjà existante). Et comme MMM fait pareil de son côté, nous commençons à avoir du mal à nous rappeler de toutes les listes que nous avons faites. D’ailleurs lorsque je lui ai dit que j’écrivais ce billet, il a tout de suite eu l’idée d’une nouvelle liste à faire. Ça commence à me faire peur…

Des listes j’en ai des généralistes avec des tâches non détaillées (genre : faire les passeports des enfants, penser au certificat de radiation de l’école de Beauté Brune, faire une liste d’ustensiles de cuisine, appeler une agence immobilière pour savoir si on loue ou non notre appart’ en notre absence, etc., etc.). Et puis j’ai aussi des « sous-listes » plus détaillées et spécialisées. Par exemple : liste de tous les documents nécessaires pour aller faire ces fichus passeports + trouver un photographe qui accepte de faire des photos d’identité de bébé + aller à l’antenne de police pour déposer les dossiers, se rendre compte qu’il fallait prendre rendez-vous, rentrer à la maison pour prendre rendez-vous par internet, noter sur la liste de bien penser à arriver 10 mn à l’avance le jour J sous peine de devoir tout recommencer à zéro. J’ai aussi la liste des rendez-vous médicaux à prendre avant de partir, celle de tous les ustensiles de cuisine à emporter (vous croyez qu’on peut trouver une crêpière à Shanghai vous ?), ou des jouets (ceux à emporter, ceux à acheter), ou des tâches administratives à ne pas oublier (impôts, abonnement internet, courrier à faire suivre, syndic à prévenir), ou d’une pharmacie de base (pour ne pas manquer de Doliprane en pleine poussée dentaire deux jours après l’arrivée), et je suis sûre que j’en oublie. Note pour moi-même : penser à faire une liste de toutes les listes pour être sûre de ne rien oublier (et surtout : bien noter où je la met celle-là).

Alors rajoutez à cela les petites listes additionnelles concernant notre mariage qui approche − puisque MMM n’est encore à ce jour que MMPM, c’est-à-dire Monsieur Mon Presque Mari − et que là aussi on a deux trois trucs à penser. Heureusement pour celles-là ce sera fini dans un mois (et je serai  devenue Mme MMM, youpi !). Quand je vous dis que ça fume là-dedans…

Une fois à Shanghai il faudra sans doute que je songe à une petite cure de désintox. Je compte sur vous pour me soutenir moralement, je crois sérieusement que je risque une crise de manque de liste.

 

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9 Comments

  1. Idées de liste une fois à Shanghai:
    – liste des ustensiles de cuisine à racheter ( parce que la liste faite à Paris sera forcément incomplète)
    – liste des choses à visiter (pour vous et pour ceux qui vous rendront visite),
    – liste des restaurants à tester,
    – liste personnes à appeler,

  2. Je suis épatée : je vois qu’entre « costume » et « timbres fiscaux » tu as noté « Rougié et Plé » : aurais-tu encore le temps de faire des loisirs créatifs entre 2 listes, un mariage qui approche et une expat´ en pleine préparation ?
    Respect, respect :))))
    Marie, toute fraîchement sortie de sa grotte

    • Euh non, Rougier et Plé c’est sur la sous-liste « mariage », on avait besoin de deux trois fournitures pour les seuls (très petits) trucs qu’on va faire nous-même :o) Les loisirs créatifs ce sera pour quand on sera installés à Shanghai et que j’aurai du temps à tuer :o)

  3. Petit truc de listomaniaque chronique: le petit carnet de liste, qui réduit (car je recours encore au post it ou 1/4 de feuille pour les listes éphémères genre courses ou sortie de la journée) le nombre des petits papiers volants et les risques de ne pas les retrouver…
    Evidemment, celà ajoute un point à ma liste mentale permanente d’avant sortie de maison (Clefs-portefeuille -GSM- carnet) (1), mais ça a aussi comme avantages:
    – de réduire les doublons
    -de garder proches et actifs les points non soldés
    – d’enregistrer quelques infos permanente utiles (style référence de cartouche d’imprimantes, code porte, N° de tél pour les cas ou mon GSM tombe en carafe..)
    – de se dire en fin de semaine avec le recul, qu’on a vraiment pas chômé

    Bisous

    (1) Modèle du genre dans la check list mentale: GABOLUFO, crée par Olivier pour ses gosses avant la journée de ski (Gants bonnet lunette forfait) auquel il ajoutait pour les parents POCLEPO (Portefeuille clefs portable)

  4. Bonjour !

    Il ne vous resterait pas encore quelques listes ci ou là à partager svp ? Mon compagnon vient d’apprendre que sa société à besoin de lui à Suzhou pour la mi-octobre au plus tard et je ne sais pas par où commencer… (>_<)
    Bon, je suis plutôt bonne élève, j'ai commencé à lire vos articles, mais si vous avez des petits conseils à partager, je suis preneuse! Genre THE liste de base, lol! 4 mois avant le départ… @_@

    Merci d'avance! Et super blog au passage 😉

    • Et non, je n’ai toujours pas ZE liste imparable pour un départ (je vous dirai si je me suis améliorée quand je ferai les listes pour notre retour, mais c’est pas encore pour tout de suite. Je suis devenue spécialiste des listes de trucs à ramener de France lors de nos vacances d’été mais ça va pas trop vous aider non plus, alors bon je pense qu’il faut que vous vous lanciez dans les vôtres comme vous pouvez, au final ce sera très bien et une fois arrivés vous trouverez tout ce qu’il vous manque). Félicitations en tout cas : Suzhou c’est très chouette, la communauté francophone est petite mais visiblement plus soudée et aidante qu’à Shanghai, alors hauts les coeurs !

  5. Merci pour votre réponse! Bon comme j’ai dit à l’Homme, on ne pas pas au milieu de la brousse non plus, on arrivera à survivre quoiqu’il arrive. C’est réconfortant de lire votre commentaire sur Suzhou car nous connaissons cette ville qu’en tant que touristes pour le moment.
    Au plaisir de vous lire!

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