Vice-versa : du bon ciné pour les (enfants d’)expats

Retour en France, reconnexion à la culture et à un loisir totalement délaissé cette année : le cinéma. Je veux dire le vrai cinéma, celui où on s’achète un ticket, où on a de la pub avant et où on regarde le film sur un grand écran dans une salle obscure en s’en prenant plein les mirettes. Le truc qu’on n’a pas fait une fois en Chine cette année parce que la programmation non sinophone se résume aux quelques sorties annuelles de block-busters occidentaux autorisés par le Parti. C’est à dire à 30 films par an maximum, sans le moindre film d’auteur français, iranien ou ouzbek sous-titré à l’horizon mais avec beaucoup de grosses productions hollywoodiennes tendance boum-boum-pan-kapooooow mâtiné de science-fiction. Rien ne nous a donc vraiment donné envie cette année, mais nous sommes dans les starting-blocks pour décembre 2015 et la sortie mondiale du nouvel épisode de Star Wars. Car non, il n’y a pas que les films d’auteur mongols dans la vie, même pour moi.

Donc, retour en France et ce matin retour dans notre cinéma de quartier pour aller voir le dernier Pixar avec Beauté Brune : Vice-versa. Et là franchement, les scénaristes ont visé tellement juste qu’on pourrait croire qu’ils ont écrit ce film juste pour les enfants d’expats. Je vous résume l’histoire en quelques mots : la petite Riley, 11 ans, vit heureuse dans le Minessota depuis sa naissance. Avec ses parents, des tas d’amies et cinq personnages qui animent l’intérieur sa tête : Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût. Joie tient le devant de la scène jusqu’à ce que survienne un événement imprévu pour le quintet d’émotions : le déménagement de la famille vers San Fransisco. Et là bien sûr tout se dérègle. Tristesse contamine tous les souvenirs joyeux, elle se perd dans la mémoire à long terme avec Joie, et les trois autres mènent la danse des émotions de Riley qui ne sait plus où elle en est et devient subitement insolente et colérique. Après un long parcours dans les méandres de la mémoire, de la créativité et des différentes îles de personnalité, Riley et Joie découvriront enfin à quoi peut bien servir Tristesse et sa (comique) dépressivité permanente. Une jolie autorisation à être triste face à un si grand changement.

Au delà du thème, c’est un film d’animation mais c’est surtout du Pixar : avec un humour à deux niveaux de lecture, les parents ne risquent pas de s’ennuyer (j’ai même beaucoup plus ri que BBrune aux loufoqueries des émotions). Et la manière subtile et émouvante de montrer comment la petite héroïne va sortir grandie par la complexité de ses émotions fait mouche (j’ai aussi beaucoup plus pleuré que BBrune). Bref, voilà une petite pépite d’animation que je vais m’empresser d’acheter en DVD pour pouvoir le voir et le revoir avec mes enfants (voire toute seule en douce pour rassurer l’enfant d’expat’ encore tapi en moi). Il m’aurait été bien utile de voir ce film lorsque j’étais enfant et que nous changions de pays chaque année, je ne doute pas que ça m’aurait aidée à nommer et traverser mes tempêtes d’émotions…

 

Et merci à Véronique Martin-Place d’Expat Forever pour cette bonne idée ciné.

Crédit photo : biosstars.com, la beach party « Inside-Out » (Vice-versa) à Cannes 

GrandBondMilieu_vice-versa-Cannes

4 Comments

    • Oui, je comprends, nous a fait la désintox du cinéma illimité quand on est devenus parents, du coup le saut à Shanghai était moins rude de ce côté là 😉 Mais c’était rudement chouette de retrouver cette sensation…

  1. Merci pour ce billet et la mention de mon blog à la fin de l’article. J’ai adoré ce film que je trouve vraiment excellent ! J’ai ri. J’ai pleuré. Mes filles ont surtout ri et beaucoup moins (voire pas du tout) pleuré que moi. Bref, le film idéal à voir et à revoir par les familles expatriées.

    • Je l’ai trouvé excellent aussi, c’est pour ça que j’avais envie d’en parler. C’était une chouette idée de ciné en famille. A bientôt pour des news de ta ré-impatriation…

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