Expo Botero à Shanghai

En bon chef du comité d’organisation et d’édification des activités culturelles familiales de fin semaine que je suis, je me suis rendue compte avec consternation il y a quinze jours que je commençais à vraiment être à court d’idées de découvertes à Shanghai. Pire : en feuilletant consciencieusement mes guides touristiques à la recherche de quelque chose qui m’aurait échappé, j’ai pris conscience que nous avions visité sous ma houlette presque la totalité des sites d’intérêt mentionnés, et même quelques autres. Nous ne sommes pas encore totalement à marée basse, mais à marée descendante certainement… Me voici donc dressant des listes d’idées de sorties, glanées de ci de là, avec ça on devrait réussir à tenir jusqu’en juin mais pour l’année prochaine il faut se résoudre à l’évidence : nous aurons touché le fond (ou le sommet de la connaissance de notre ville, c’est selon). Heureusement il nous reste une ressource éternellement renouvelable : les expos. Et en ce moment, il ne faut pas rater l’expo Botero présentée au Shanghai Art Museum.

Fernando Botero, l’artiste peintre et sculpteur colombien le plus connu au monde, et ses fameux personnages « oversize » (ronds, gros, gras, obèses, comme vous voulez). Je ne suis pas une fanatique de l’artiste, que j’ai découvert en cours d’espagnol à un âge tendre ou ma sensibilité artistique s’accommodait mal de la laideur de ses personnages, et j’ai pourtant beaucoup aimé cette belle exposition. D’abord parce qu’elle présente à l’extérieur un ensemble d’une douzaines de sculptures – monumentales évidemment – qui m’ont beaucoup plus touchées que ses peintures, et dont la rondeur douce et harmonieuse contrastait de manière intéressante avec les lignes très droites de l’architecture du musée. Ensuite parce que les salles exposant les peintures (désertes au moment de notre venue, à l’ouverture comme toujours) présentent un parcours vraiment intéressant, avec une belle sélection d’oeuvres de différentes formes (peintures, dessins, esquisses) et thèmes (religieux, natures mortes, corrida, cirque, etc…). Je n’avais jamais autant d’oeuvres de Botero réunies et j’ai mieux pu saisir l’intérêt de son style, picturalement à la limite du naïf mais qui dégage un message personnel beaucoup plus critique. La série sur la corrida en particulier rend parfaitement compte de l’avis de l’artiste sur cette tradition taurine, sans avoir besoin de sous-titres… Quant à l’accrochage et à l’éclairage, ils étaient tout simplement parfaits.

 

Enfin cerise sur le gâteau, si vous n’avez pas encore découvert le Shanghai Art Museum, c’est l’occasion d’y découvrir en plus de l’expo des oeuvres contemporaines chinoises étonnantes, comme ces toiles à la gloire des ouvriers constructeurs des tours de Pudong dans un style très stalinien ou un triptyque moderne à la gloire de Deng Xiaoping. Mais aussi des peintres chinois impressionnistes, de l’art contemporain ou chinois classique, nombre de sculptures diverses, offrant au visiteur un éclectisme artistique rare. Sans compter l’intérêt architectural indiscutable de ce bâtiment emblématique de Shanghai. En empruntant l’ascenseur pour les étages supérieurs, vous pourrez aussi profiter de la vue qu’offre ce haut bâtiment sur la ville.

Bref, vivement la prochaine expo…

 

Expo Botero : jusqu’au 8 mai 2016 au Shanghai Art Museum, ancien pavillon de la Chine de l’Expo Universelle 2010, 161 Shangnan Lu (proche de Guozhan Lu). Attention : l’exposition se trouve au rez-de-chaussée, il faut donc redescendre (escalators sur la gauche) une fois les marches monumentales gravies. Entrée gratuite. Métro Shanghai Art Museum (L8).

GrandBondMilieu_Botero_Shanghai

4 Comments

  1. Je me souviens aussi de ma prof d’Espagnol qui nous avait « traînés » sur les Champs-Elysées pour voir l’expo Botero. Bizarrement, nous avions plus été intéressés par les vitrines alentours que par les oeuvres de l’artiste. Comme tu le soulignes à cet âge-là on est un peu premier degré et la portée artistique de gros tout nus nous échappe complètement ^^.
    Tes beautés ont apprécié ?

    • Apprécié c’est beaucoup dire, certaines toiles les ont amusé, celles sur la tauromachie ont suscité des questions, mais dans l’ensemble ils étaient contents de sortir et d’avoir à nouveau le droit de courir 😉

  2. Décidément Shanghai dévoile une scène culturelle enviable depuis mon trou du Kenya!!! Je n’ai jamais vu une expo consacrée à Botero, seulement profité des quelques sculptures vouées à l’art urbain, c’est à dire des sculptures que l’on trouve en plein milieu de la rue ou d’une place dans nos grandes capitales européennes. La dernière je crois que c’était à Parme, en Italie, mais j’aimerais beaucoup voir une expo « entière ».
    Ah la culture, façon occidentale, ça me manque ici! Profite bien.

    • Ah oui, c’est sûr que vu depuis le Kenya c’est épatant (alors que vu depuis Pékin les mecs rigolent en nous croyant les deux pieds dans la bouse provinciale ou presque…).

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