Tutoyer les nuages en montant au décapsuleur

Depuis les fenêtres de notre salon nous avons une vue plongeante sur la queue pour l’observatoire du Shanghai World Financial Center (492 m et 101 étages), dont le nom comme l’acronyme trop compliqués nous font l’appeler comme tout le monde « le décapsuleur ». Notre enthousiasme, voire notre fascination pour les buildings (et la lourde insistance de Beauté Brune) nous rendaient obligatoires le fait d’y monter. Le week-end dernier nous y avions renoncé devant la longueur de la queue et la chaleur étouffante, et le reste de la semaine le sommet des tours disparaissait une bonne partie de la journée dans des nuages d’humidité, assurant une visibilité nulle en altitude. Nous guettions donc le bon moment. Et hier, miracle : pas de queue, grand beau, donc en route pour la vue vertigineuse sur la ville !

Les billets sont certes assez chers, mais la vue est tellement époustouflante que ça vaut vraiment le détour. L’accueil est organisé à la chinoise, avec charmantes hôtesses souriantes qui font un petit speech (en chinois puis en anglais) à chaque étape. Première halte devant une immense maquette du bund et un jeu d’éclairages très réussi qui reproduit le cycle jour / nuit. « De nuit » l’effet est vraiment spectaculaire et nous sommes restés de longues minutes devant avec MMM, pendant que les enfants piaffaient d’impatience à l’idée de monter. Deuxième étape : un petit film sur la tour, où on apprend entre autres que les derniers étages situés juste sous l’observatoire sont ceux de l’hôtel Park Hyatt, ce qui nous donne l’occasion de fantasmer sur la vue ultra-privilégiée des chambres de ces heureux clients.

Puis on passe aux choses sérieuses : direction le 94ème étage, en prenant un ascenseur sorti tout droit de Star Treck, glissant silencieusement à la vitesse de la lumière pour nous déposer en douceur et en quelques secondes 415 m plus haut. En fixant le plafonnier circulaire Beauté Blonde avait les mêmes yeux qu’un Mowgli hypnotisé par Kâa : plein de cercles concentriques. Arrivé là-haut, un dernier escalator jusqu’au 97ème et première vue plongeante sur la ville et son quartier de la finance. Vu de là les autres tours ont déjà l’air toutes petites, mais direction le 100ème étage qui constitue la partie supérieure du trou du décapsuleur et où le sol vitré assure une vue encore plus incroyable. Sujets au vertige s’abstenir. Beauté Brune était d’ailleurs tellement terrorisé qu’il a préféré rester accroupi près de l’ascenseur, refusant de s’approcher d’une quelconque vitre pour ne reprendre confiance qu’une fois sur le plancher des vaches. Beauté Blonde lui a une âme de grimpeur comme sa maman, il courait partout, totalement indifférent au vide sous ses pieds.

Ce qui est dommage dans cette grande peur qu’a eu Beauté Brune, c’est qu’on avait très envie d’aller faire également un tour en haut de la Perle de l’Orient (vous savez, la tour aux deux boules roses), mais vu sa réaction je crois qu’on risque de devoir attendre un peu… Bon, nous n’allons pas nous en tenir là, d’autant que le week-end prochain est celui du mid-automn festival, vivement que je sache ce que c’est et ce qu’on pourra y faire d’intéressant !

 

le-fameux-decapsuleur                 DSC01715

DSC01695  DSC01694



DSC01698  DSC01702

1 et 2 : vue extérieure du décapsuleur* et le Star Treck elevator

3 et 4 : la maquette du Bund, « de jour » et « de nuit »

5 et 6 : vues de l’observatoire

 

* Crédit photo : Une ciotadenne à Shanghai, le Shanghai World Financial Center vu de la tour Jinmao

 

4 Comments

  1. Le décapsuleur fait toujours son effet ! Et Beauté Brune n’est pas le seul a avoir été terrorisé par la vue. Ma mère, malgré son vertige monstre (elle a le vertige même en se tenant debout sur une table), a cependant voulu tenté le coup. Évidemment, arrivée en haut, il était hors de question qu’elle s’avance sur le sol de verre. Malheureusement, la sortie étant de l’autre côté du couloir, elle s’est finalement décider à traverser, mais à quatre pattes et les yeux fermés. Ça manquait de dignité, mais c’était la seule solution pour pouvoir atteindre l’escalier qui permettait de redescendre.

    La vue qui fait le moins « peur », si ma mémoire ne me trompe pas, est celle du haut de la tour Jingmao, car elle n’a pas de plancher de verre.

    Et finalement, si un jour, vous décidez de remonter en haut d’une de ces tours, je conseille d’y aller au moment du coucher de soleil. Cela permet, en plus du coucher de soleil (qui ne sont malheureusement pas très impressionnants à Shanghai en général. Mais sait-on jamais, vous pouvez avoir de la chance), de voir la ville de jour et de nuit. Personnellement, j’ai une préférence pour la vue nocturne.

    • Merci pour ce long mot et pour le conseil (nous avions envie d’y retourner au soleil couchant effectivement, peut-être en faisant garder les enfants du coup…). Et je note Jingmao sur notre liste :o)

      Quant à Beauté Brune, il a effectivement effectué une sortie beaucoup plus « digne » que celle de votre mère, même s’il hurlait dès qu’on faisait mine de le convaincre d’avancer ou de le prendre dans nos bras. Ce n’est pas n’importe quoi cet observatoire…

      Je vais de ce pas vous lire sur votre blog, merci d’être passée !

  2. Marvellous ! J’adore les tours et rien que cela me motiverait pour un voyage à Shangaï. Un rève aussi, nager dans la piscine construite comme un pont reliant 2 tours à Singapour. Depuis la rue c’est très laid. mais depuis la piscine « à débordement » donc avec l’impression que l’on peut faire une brasse de trop dans le vide, je suppose que c’est plus que magique. Est-ce faisable pour vous Shangaï-Singapour ?
    bravo pour la belle qualité des photos

    • Shanghai-Singapour c’est certainement faisable, mais nous avons tellement d’autres choses à découvrir en Chine avant que je ne sais pas pour quand (ni si) ça sera. Nous ne manquons pas d’idées !

Répondre à Monique Fages Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Soyez bons en calcul et validez votre commentaire :