Charlie Hebdo, Nadine de Rothschild et moi

Huit jours sans rien publier. Pire, huit jours sans la moindre envie d’écrire. Après l’attaque de Charlie Hebdo, je crois bien que j’avais du vague à la plume. Et quand je dis j’avais, c’est une figure de style car en réalité le vague est encore un peu là.

Durant cette semaine figurez-vous que j’avais comme projet d’écrire le troisième et dernier volet de notre escapade Nankinoise. Celui qui va vous parler du mémorial du massacre de Nankin, de 300 000 morts et 20 000 viols perpétrés en un mois et demi par l’armée japonaise sur une population civile désarmée et captive. Un des plus effroyables massacres de notre époque moderne. Allez savoir pourquoi, j’ai eu beau essayer, ce n’est pas venu. Trop de morts, trop d’horreur, et plus assez d’humour ou d’amour de l’Homme pour prendre du recul et essayer d’en écrire quelque chose. Il y a décidément bien trop d’imbéciles et de fous armés qui tuent d’autres désarmés juste parce que ça leur a pris. C’est à vous dégoûter parfois d’essayer d’aimer votre prochain.

Bref, je n’ai rien écrit, et pour me remettre en selle avec un sujet consensuel et peu susceptible d’envolées pseudo-philosophiques et néo-poncifiantes sur l’importance de la vie et le caca-boudin de tuer les autres je vais vous narrer ce soir le tournant qu’a pris ce week-end notre vie sociale locale. Où plus exactement le tournant qu’a pris la vie sociale de Beauté Brune avec son premier goûter organisé avec copains-copines à la maison. Et par le « notre » de la phrase d’avant vous mesurez l’intensité modérée des efforts mondains que j’avais accomplis jusqu’ici.

D’abord, première (grande) victoire : les invités ont répondu présents. C’est en soit un motif de réjouissance parce qu’avec la rentrée légèrement fracassante (pour ne pas dire castagneuse) de notre Beauté j’aurais compris que les enfants (ou leurs parents) renâclent à l’idée de s’aventurer dans l’antre du dragon. N’est pas Indiana Jones qui veut. Mais ils sont venus (sans chapeau et sans fouet), et ils avaient tous l’air contents d’être là. Deuxième victoire : j’avais assez de victuailles pour tout le monde. Dans mon angoisse d’être débordée par les appétits gargantuesques des marmailles j’avais fait trois litres de pâte et l’énorme pile correspondante de crêpes. Résultat : ils en ont mangé une seule chacun, se sont rués sur les bonbons tels la nuée de sauterelles sur les champs égyptiens et nous ont laissé de quoi devenir crêpivores exclusifs jusqu’à la fin du week-end. Troisième victoire : ils ne se sont pas ennuyés. J’avais si peur qu’ils ne sachent pas quoi faire et que cette première fête ne soit pas à la hauteur (mais de quoi mon Dieu ?) que je leur avais préparé une chouette chasse au trésor. Et je me suis vraiment donné du mal en leur inventant un parcours à thème sur un Empereur perdu dans la Cité Interdite, une pêche au canard laqué, une course aux oeufs de cent ans e tutti quanti. Comme si des enfants de cinq ans ensemble dans une chambre pleine de jouets courraient vraiment le risque de s’ennuyer. N’est pas Nadine de Rothschild qui veut : je dois pouvoir légèrement gagner en détente sur les prochaines invitations. Mais au final le plus important c’est que Beauté Brune était content de son après-midi, et que ses invités aussi. Aller, la prochaine fois c’est décidé : on fera une fête déguisée !

Et, maintenant étape 2 : mettre un peu plus de peps dans notre vie sociale d’adultes. Aller, je prends un quart de Lexomil, je farfouille sur Marmiton pour trouver une ou deux recettes sympas et après il ne restera plus qu’à lancer les invitations. A la une, à la deux, à la trois…

 

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