Shanghai Power Station of Art

Bon, je ne suis pas rancunière avec l’art contemporain : ce n’est pas parce que je n’y comprends rien et que parfois je n’arrive pas à l’apprécier vraiment que je ne m’y ré-essaie pas régulièrement. Après nos essais au Rockbund Art Museum et au MoCA, nous avons poussé nos pérégrinations du week-end jusqu’à ce musée imposant (et important) installé dans une ancienne centrale électrique d’où son nom de Power Station of Art (la Centrale Electrique d’Art pour les non-anglophones). Notre visite date un peu – de mars d’après mes archives – donc certaines des expos que vous verrez ici en photo sont certainement déjà terminées, mais ça vous donnera peut-être quand même envie d’aller y faire un tour. L’architecture du lieu en lui-même vaut d’ailleurs largement la visite, d’autant que beaucoup d’expositions sont accessibles gratuitement.

L’avantage de cette architecture c’est que certains espaces d’exposition, notamment le grand hall, sont gigantesques et permettent d’accueillir des oeuvres monumentales tout en conservant sur celles-ci beaucoup de recul et de multiples points de vue possibles. C’était le cas le jour de notre passage avec une oeuvre du désormais célèbre Huang Yong Ping – qui exposait aussi au Grand Palais à Paris cet été pour les amateurs – dont le squelette géant serpentait avec élégance dans l’espace du hall. Il fallait s’acquitter d’un ticket pour accéder au plus près de l’oeuvre mais on pouvait déjà parfaitement la contempler depuis les coursives surplombant le hall. Une autre oeuvre composée d’un wagon et d’animaux empaillés décapités nous a interpellés sans réellement nous séduire (peut-être étions nous trop occupés à contrarier Beauté Blonde dans ses velléités d’arracher des poils-souvenir aux animaux…).

Enfin, nous avons terminé cette visite par l’étrange exposition de l’oeuvre de l’énigmatique artiste chinois Datong Dazhang, figure emblématique du groupe artistique de Datong dans la province du Shanxi. Étrange et énigmatique en tout cas pour moi. Ce fut encore un de ces moments où je sens très nettement que quelque chose m’échappe dans l’art contemporain. Notez que sa sortie « en beauté » avec son suicide à quarante-cinq ans un jour de nouvel an en guise de dernier geste artistique participe certainement de mon incompréhension de fond. Je le dis sans fard : je n’ai pas été touchée par ses œuvres, ni-même par sa vie chaotique (oui je sais, je suis d’une insensibilité monstre). Le mot de la fin est revenu à Beauté Brune au sortir de l’exposition : « tu sais maman, je crois que je sais pourquoi il s’est suicidé le monsieur. C’est qu’il essayait de faire des dessins et c’était tellement moche qu’il a préféré se suicider ». J’avoue, ça nous a fait mourir de rire. Mais dans le fond, la vérité ne sort-elle pas de la bouche des enfants ?

Bon, j’ai toujours à moitié l’air de ne pas apprécier (voire de me moquer) ce que je vois dans les musées d’art contemporain, et pourtant je continue de m’y rendre. Mais pourquoi êtes vous en droit de me demander. Suis-je donc masochiste au point de m’infliger à intervalles régulier des expositions que risque fort de ne pas aimer ? Me connaissant cette hypothèse ne peut pas être tout à fait exclue, mais je crois surtout que la curiosité finit toujours par être la plus forte. Et l’espoir que je finisse par aimer vraiment ça. Sans compter qu’il y a tout de même des choses que j’apprécie spontanément : j’ai adoré le squelette serpentant de Huang Yong Ping, et rien que pour ça ça valait la peine d’y aller. Bref, je ne suis pas près d’arrêter mes tentatives muséales, vous voilà prévenus…

 

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