Dire ses premiers mots dans un milieu multilingue

Notre Beauté Blonde a eu deux ans il y a peu. Et jusqu’à il y a à peu près aussi peu, notre Beauté semblait considérer qu’apprendre à parler était une activité tout à fait superflue. Comprendre ce que racontent les parents oui, mais parler, franchement, pour quoi faire ? Après tout, n’obtenait-il pas gain de cause en se contentant de trépigner devant ses parents en chouinant, puis pleurant, puis hurlant crescendo jusqu’à ce que résultat s’ensuive ?

Evidemment cette méthode présentait un défaut majeur : ses parents ne lisant pas dans les pensées devaient se contenter d’un système d’essais/erreurs assez laborieux pour essayer de contenter mini-blondinet. Résultat : ça prenait du temps, parfois les parents ne comprenaient vraiment rien à rien, finissaient par s’énerver, par réclamer qu’il leur parle bon sang de bois, et ça épuisait tout le monde. Notre Beauté étant intelligente, il a donc décidé (enfin !) de changer de tactique. Et après une looooooooooongue période de téléchargement de son logiciel de langage, ça y est : il PARLE. Il parle et il apprend vite, et en trois langues s’il vous plait.

Dans les premiers jours suivant le déclic, il nous a gratifié de quelques mots de base : papa et maman qu’il utilisait depuis longtemps, mais aussi le nom de son frère, oui, non (surtout non), ayi, dodo, nam-nam (= miam-miam), paille, parc, par-là, et aussi bye-bye et quelque chose qu’on prend pour « zaijian » (au revoir en chinois). On était déjà épatés à ce stade. Mais le téléchargement continue, et même s’accélère avec l’aide de Beauté Brune qui s’est mis en tête d’aider son frère dans son apprentissage et lui fait répéter des tas de mots quand l’envie lui en prend. Il se taille d’ailleurs un certain succès, Beauté Blonde appréciant visiblement l’intérêt que lui porte son frère et répétant après lui autant qu’il le peut.

Du coup entre les stimulations du grand frère et l’école anglo-chinoise, son vocabulaire s’enrichit maintenant de jour en jour : doudou, lait, leau (oui, en un seul mot), hello, please (plus facile que « s’il vous plait »), bus (version anglaise), nihao (bonjour), jiao (pied), shou (main), pain, dos, veux/veux pas, ‘core, a’pouf (=plouf), deux, quat’ (dites moi qu’il n’est pas déjà en train d’essayer de compter…), et bien sûr les incontournables papapa et mamama (= Barbapapa et Barbamama) et ‘ckey (=Mickey). Et il commence à combiner le tout en quelques proto-phrases comme « Maman, veux ‘ckey ». Moi qui avais des craintes que l’environnement multilingue ne ralentisse et complique cet apprentissage, il nous fait un beau pied de nez. Pan dans les dents des angoisses de papa et maman, je parle quand je veux et même en anglais ou en chinois si je veux. Trop facile.

Alors pour l’instant nous sommes encore dans la partie un peu magique : l’émerveillement de voir nos bambins apprendre quelques mots d’anglais et de chinois sans effort ou presque. Mais je sais déjà que cette période idyllique n’aura qu’un temps car bientôt (oh oui, sûrement très bientôt) nos minis auront largement dépassé nos compétences linguistiques en chinois (en anglais on peut encore tenir le coup un moment). Et là on va sûrement un peu moins rire. Parce que vous croyez vraiment que des enfants qui maîtrisent une langue mieux que leurs parents ne vont pas essayer d’en profiter ? Hum ? Nos filous de Beautés à nous ?

La suite au prochain épisode…

 

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6 Comments

  1. Juste retour des choses…
    j’ai quelques souvenirs d’un soir où (votre Maman était en voyage d’études à Sulawesi), nos deux babous cherchaient à me faire comprendre l’objet du conflit ménager qui vous opposait par des « Tuan, Tuan, anak-anak tidak mau mandi… » desespérés! Chipies…

    Zaijian (Désolé pour l’accent)

    • Oui, oui, c’est sûrement le juste retour karmique des choses, mais on n’est pas pressés d’y être…

      Et surtout maintenant nous disposons d’un outil magique que vous n’aviez pas à l’époque : la technologie moderne et ses traducteurs automatiques (pas parfaits mais une aide précieuse tout de même pour comprendre le sens général). Google translation, je t’aime ! 😉

      Zaijian !

  2. C’est une période émouvante et magique, chaque jour un ou des mots nouveaux se bousculent….j’en profite amplement avec mon « petitou » qui nous a tous épatés cet été et qui teste maintenant plein de grimaces et de jeux via Skype.
    Bisous à vos 2 B qu’on a envie de croquer !

  3. Je me souviens d’une période beaucoup moins éloignée où mes 2 filles chéries parlaient en espagnol, seule langue que nous n’avions pas en commun ……
    C’es ton tour !!!!!!!! (ma mère me l’avait déjà dit …) Allez, courage !

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