Faire sa rentrée au kindergarden

Le mois de septembre est décidément bien celui de la rentrée. Après Beauté Brune et MMM, c’est Beauté Blonde qui a eu droit cette semaine à la sienne, la première de toute sa vie de petit bonhomme.

Ne voulant pas le laisser en tête à tête toute la journée avec une ayi (une aide familiale locale) nous souhaitions qu’il ait la possibilité d’être avec d’autres enfants au moins durant la moitié de la journée. Nous avons donc pensé à une crèche, mais nos explorations nous ont vite convaincus qu’ici la notion même de crèche est très franco-française (ou européo-européenne, comme on préfère). Nous en avions visité une – dirigée par des français – qui était trop loin de chez nous pour l’envisager, et les kindergarden qui accueillent des tout petits fonctionnent comme les écoles qu’elles sont. Les premières sections (qu’ils appellent pre-nursery) sont donc des équivalents de (toute) toute petite section. Les enfants n’y sont pas encadrés par des auxiliaire de puériculture ou des éducatrices de jeunes enfants mais par des professeurs, tout contents de nous indiquer quel sera le programme de l’année.

Le programme scolaire de mon fils qui n’a pas encore deux ans… in petto, mais uniquement parce que j’ai mauvais esprit, je me dis « et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu… » Heureusement, la très sympathique institutrice écossaise de Beauté Blonde a tout de même les pieds sur terre : le programme du premier trimestre consiste essentiellement à se sentir en sécurité dans la classe, apprendre quelques rituels et se familiariser avec les activités de groupe. Ils n’ont donc pas la folle ambition de lui faire intégrer Stanford l’année prochaine, bonne nouvelle. En plus de « l’enseignement » en anglais, ils ont aussi un professeur de mandarin qui va leur raconter des histoires et leur chanter des chansons, tout cela favorisant l’apprentissage du chinois (ce qui est formidable) tout en justifiant les frais de scolarité exorbitants que cela coûte (ce qui est moins formidable).

Bref, d’ici la fin de l’année, on va récupérer une Beauté Blonde possiblement trilingue, socialisé et évidemment encore plus épanoui qu’aujourd’hui. Bon, tout cela est bel et bien, mais concrètement, où va notre petit loulou ? Et bien il fréquente désormais l’Oxbridge College de Shanghai, avec uniformes à l’anglaise et pédagogie novatrice à l’italienne (ne me demandez pas le pourquoi de cet étrange mix scolaire, cela m’étonne moi-même), et le tout à deux pas de la maison. Beauté Blonde a eu beaucoup de succès avec son uniforme, déclenchant un quasi fou-rire de MMM et me faisant craquer sur son déguisement de petit anglais. Le bilan de ses trois premières journées d’adaptation est positif : il semble bien s’adapter et participe avec plaisir aux jeux et aux chants. Le point difficile reste le moment de la séparation : ses hurlements me retournent l’estomac à chaque fois. Heureusement qu’il a le sourire quand je le retrouve sinon je me mettrais à pleurer moi aussi, et ça c’est pas bon pour mon moral de pré-rentrée. En attendant des matins meilleurs, je prends sur moi : je suis Maman-man ou pas ?

Revenons quand même sur ce point épineux des frais de scolarité. Je l’avais déjà évoqué pour Beauté Brune : envoyer ses enfants à l’école en Chine (mais pas à l’école chinoise) est véritablement un luxe. Et bien aussi incroyable que cela puisse paraître vu les montants en jeu, le Lycée Français se révèle a posteriori être le moins cher de tous les lycées internationaux de Shanghai. Et de très loin. Pour un peu on pourrait presque croire qu’il est low cost. Quand on se rappelle que ce que nous allons devoir débourser (temporairement fort heureusement) pour l’année de grande section de Beauté Brune est de 118 950 RMB (ou 13 928 € au cours d’il y a quelques mois), ça laisse rêveur (ou cauchemardeur). Confirmation pratique avec l’Oxbridge College : pour la scolarité à mi-temps de Beauté Blonde, nous devrons débourser un total de 119 830 RMB (soit 15 109 € au cours d’aujourd’hui). Oui, pour l’accueil à mi-temps d’un enfant de moins de deux ans. Je crois que je vais déclencher un vertige.

Bon, et bien c’est pas tout ça, mais c’est qu’il va falloir sérieusement que je songe à faire ma rentrée moi aussi. C’est qu’on a des frais de scolarité à payer, il va peut-être falloir songer à arrêter de perdre mon temps à écrire un blog…

 

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